Mon enfant dit toujours non

Chaque semaine je propose une note vocale pour répondre à un sujet que vous me proposez. Pour plus d'information sur les notes vocales : c'est par ici.

Aujourd’hui je réponds à cette maman dont l’enfant à 17 mois et dit toujours non. Elle me dit que c’est difficile parce que c’est tout le temps. Que c’est nouveau pour elle parce que son aîné ne faisait pas ça, elle voit que son enfant comprend tout, elle lui explique que c’est important d’essayer, elle voit même que parfois son enfant fait oui de la tête mais dit non. Elle est fatiguée et ce non omniprésent qui lui prend toute son énergie.

Merci à cette maman pour ce sujet, même si on sait que la phase d'opposition est importante pour le développement de l’enfant, un enfant qui refuse constamment de coopérer, et qui dit tout le temps non c’est fatiguant. C’est même énervant. 

alors voici quelques pistes qui pourraient vous aider :

💛 Formuler des demandes claires. En tant que parent, pour obtenir la coopération de nos enfants quand nous leur demandons quelque chose, nous sommes tenté de passer par une question. Par exemple ça te dit d’aller te promener ? Ou ça te dit d’aller prendre ton bain ? Et finalement quand on y réfléchi, ces questions que nous formulons sont en fait des demandes. En réalité ce que je veux, c’est que mon enfant aille prendre son bain, et au moment où je pose la question, je ne suis pas du tout prête à accepter un non. Pour toutes les questions qui sont en fait des demandes. Il sera beaucoup plus efficace de formuler une demande claire. Et pour faciliter la transition, je peux laisser à mon enfant un petit temps d’intégration de la demande. Par exemple, je vais lui dire, "tu peux finir ce que tu es en train de faire et après on va prendre un bain". Le temps de réaction d’un enfant est différent de celui d’un adulte. Entre le moment où je demande quelque chose, et le moment où il réagit, je peux laisser cinq secondes avant de répéter. Il se peut que spontanément, mon enfant me réponde non, mais qu’il fasse ce que je lui demande au bout de 5 secondes. C’est la preuve que le non qu’il exprime, n’est pas en opposition à ma demande. il exprime probablement autre chose en disant cela.

💛 L’aider à enrichir son vocabulaire. Vers 17 mois, les enfants ont une expression limitée, même s’ils comprennent beaucoup de choses ils ne savent pas forcément les exprimer. C’est pareil pour moi avec l’anglais, je suis capable de comprendre beaucoup de choses en anglais par exemple lorsque je regarde un film, mais lorsque c’est mon tour de m’exprimer, il est difficile pour moi de retrouver certains mots de vocabulaire et je fais des erreurs sur la construction des phrases. En lui apprenant à mieux communiquer, il aura des alternatives plus efficaces pour exprimer ce qu’il est en train de vivre ou de demander et abandonnera le non au profit d’un nouveau mode de communication que nous mettons à sa disposition. Nous pouvons l’aider en mettant des mots sur ce qu’il se passe pour lui, par exemple si mon enfant dit non parce qu’il veut le faire tout seul. Je peux lui apprendre à dire : « tout seul » à 17 mois, il ne prononceras probablement pas tout seul telle que je le fait. En revanche, je vais pouvoir repérer des intonations qui ressemble au mot que je lui ai appris et si je comprends ce qu’il veut, je vais pouvoir adapter ma manière de faire à ce moment-là.

Je peux également utiliser d’autres modes de communication, avec des gestes. Par exemple si mi. enfant me dit non quand je lui donne quelque chose, et qu’en fait lui il voulait autre chose, je peux le laisser se déplacer et pointer du doigt vers ce qu’il me demande. Ça ne m’oblige pas à accéder à sa demande. Évidemment, mais ça lui laisse de la place pour exprimer ce qu’il voulait me dire. Je peux aussi aller plus loin, en utilisant le langage des signes avec lui. Il peut être plus facile d’exprimer des choses en le signant qu’En apprenant à les dire avec des mots. Les enfants qui savent s’exprimer sont beaucoup moins frustrés et plus coopératifs, a chacun de trouver le moyen d’expression qui lui convient.

Pour que ça fonctionne, l’idée c’est de réagir le moins possible au non, de comprendre ce qu’il cherche à exprimer et aller à fond sur l’alternative que nous voulons qu’il utilise.

💛 Utiliser des variantes du « non ». Pour enrichir son vocabulaire, nous pouvons nous aussi varier nos « non ». Par exemple, je peux dire hep,hep,hep pour signaler quelque chose de dangereux. Je peux utiliser le stop, interdit,ou oulala. Toutes ces variantes, vont permettre de remplacer le non par d’autres formulations et enrichir le vocabulaire de nos enfants. Parce que avec un enfant de 17 mois, nous avons beaucoup d’occasions de formuler un non. Et ça marche dans les deux sens, si c’est fatiguant pour nous d’entendre non à longueur de journée, c’est fatiguant pour eux aussi d’entendre non à longueur de journée. L’apprentissage de la communication passe d’abord par ce que j’entends. Si le oui ne fait pas partie de mon quotidien, il est peu probable que je l’utilise.

💛 Dire "oui". Pour inciter nos enfants à dire, oui, nous devons bien le formuler nous aussi. Il y a plein de fois où j’accède à la demande de mes enfants, mais je le fais sans forcément leur dire que je vais le faire, sans forcément formuler un « oui » à ce qu’il demandent. Et souvent, un « non » est en fait un « oui après ». Et ca ça change tout !

Voilà les quelques pistes qui pourrait vous aider à limiter les non de votre enfant. 

Sarah Dewavrin, accompagnement parental, coach en parentalité

Je suis Sarah Dewavrin, ma conviction est que derrière chaque comportement se cache un besoin et  j’ai à cœur de prendre soin de la relation entre un parent et son enfant en apportant mon soutien aux parents. Je travaille dans l’accompagnement depuis plusieurs années et suis reconnue pour mon écoute bienveillante et ma capacité à cerner les problématiques pour apporter une réponse pertinente. Je suis accompagnante parentale certifiée par l'école des formations positives. J’accompagne en douceur et j’apporte mon soutien aux parents qui ont besoin de reprendre confiance dans leur rôle pour mieux accompagner leurs enfants dans leurs réactions.